Si ce sujet a longtemps été tabou et même puni par la religion, nous savons bien aujourd’hui que tout le monde se masturbe : seul, à deux, à la main ou à l’aide d’objet. Mais la masturbation aurait eu un impact sur l’évolution de notre espèce.
Lutter contre les IST et augmenter la fertilité
L’autosexualité a longtemps été considérée comme une maladie, qui survient quand on vit en captivité. Elle n’avait aucun avantage et survenait simplement quand on était beaucoup trop excité, d’après les auteurs d’une étude publiée dans Proceedings of The Royal Society B. Sauf qu’il se trouve que la masturbation a été observée chez certains animaux sauvages, après une copulation, ou quand ils sont proches d’individus prêts à avoir un rapport sexuel, par exemple.
Deux explications ont été données par les chercheurs pour expliquer ce phénomène. D’abord, il est possible que la masturbation augmente les chances de faire des petits. En effet, les mâles expulseraient ainsi de la semence de mauvaise qualité pour de nouveaux spermatozoïdes. Chez les femelles, le pH vaginal augmente, ce qui permet à ce dernier d’avoir un territoire plus accueillant. La seconde explication avance que la masturbation après un rapport permet d’éviter la propagation d’infections sexuellement transmissibles (IST), expulsant les agents infectieux.
Les deux hypothèses sont à l’étude
La nature étant bien faite et permettant d’observer des individus à la fois monogames et polygames, les chercheurs ont pu se pencher sur les deux hypothèses. Concernant celle qui augmenterait la fertilité, elle fonctionnerait mieux quand les mâles s’accouplent avec des femelles différentes. En effet, dans ce cas, la pression pour que les spermatozoïdes soient plus compétitifs que ceux des autres mâles est plus forte.
Quant à l’idée selon laquelle la masturbation réduit le risque d’infections, elle est plus commune au sein des taxons, car les conditions de vie contribuent à une forte présence de pathogènes, notamment dans les climats tropicaux et où il pleut davantage. Chez les taxons de primates, où une stratégie reproductrice à plusieurs mâles s’est développée, la masturbation était statistiquement plus fréquente.
Pour le moment, ces études ne concernent que les primates mâles. Reste à en apprendre plus sur les femelles, chez qui la masturbation est présente, mais à moindre mesure, comparée à l’autre genre.