Avez-vous besoin de jouir pour être heureux sexuellement et dans votre couple ?
Selon l’IFOP, 62 % des Françaises admettent avoir déjà feint d’atteindre l’orgasme dans leur vie, une proportion qui a quasiment doublé en 25 ans.
La survie d’un couple dépend-elle de la jouissance dans un couple ?
Selon une étude anglaise réalisée cette année, un tiers des 3 700 participants hommes britanniques âgés de 18 à 65 ans simulent presque toujours et 42 % déclarent le faire de temps en temps.
30 % de ces hommes interrogés se sentent stressés par le sexe. Aussi, ce sont les hommes de la génération Z, nés entre 1997 et 2010, qui simuleraient le plus.
41 % d’entre eux font semblant essentiellement pour ne pas blesser leur partenaire.
La survie d’un couple dépend-elle de la jouissance dans un couple ?
Beaucoup pensent encore, que quand on ne parvient pas à l’orgasme au sein du couple, cela peut le faire chavirer.
On peut ressentir un véritable plaisir sexuel sans jouir
Selon Philippe Brenot, psychiatre et thérapeute de couple, invité de France Inter, « il faut en finir avec le terrorisme de l’orgasme, cette injonction à jouir et à faire jouir qui répond à une représentation collective qui empêche de s’écouter soi-même, d’écouter son propre rapport au corps ».
Beaucoup considèrent encore qu’il faut que l’un et autre partenaire jouissent ou atteignent absolument l’orgasme. C’est avant tout le résultat d’une jouissance pensée par la pénétration et le contact entre les parties génitales des deux partenaires.
Et Philippe Brenot d’ajouter : « Si les hommes jouissent tout le temps et facilement, mais de façon unique, une caractéristique anthropologique fait qu’ils ne connaissent pas comme les femmes l’orgasme multiple, qui se cultive et qui s’apprend. De leur côté, la plupart des femmes, conditionnées par les effets pervers de la sexualité masculine, pensent ne pouvoir en avoir qu’un seul car les codes les empêchent d’aller voir plus loin ».
Camille Commo, psychanalyste, sexologue et thérapeute de couple, également invitée de France Inter, indique : « Cela peut représenter pour elles une blessure narcissique, car elles interprètent une non-éjaculation comme étant liée au fait qu’elles ne soient pas suffisamment désirables aux yeux de leur partenaire. Il faut déconstruire cette narcissisation et apprendre à se donner du plaisir différemment pour sortir du prisme orgasmique normalisateur qui restreint les champs du possible ».
On peut ressentir un véritable plaisir sexuel et ce, même sans jouir.
Avant tout, il est essentiel de lâcher prise…