Le shibari est une pratique sexuelle ancestrale japonaise, qui consiste à attacher son partenaire avec des cordes, afin de lui donner une esthétique visuelle. Le but est évidemment sexuel et aide à pratiquer la patience, la créativité et nécessite une connaissance approfondie des bonnes pratiques et d’avoir le cœur bien accroché, ou attaché.
C’est un art ancestral
Pimenter sa vie sexuelle aide le couple ou les relations sexuelles pures à devenir plus intime et à se sentir plus à l’aise dans sa pratique. Le terme signifie « liage ». Certes, le shibari ressemble au bondage. Sauf que dans le shibari, il existe certains codes qu’il n’y a pas dans le bondage. À l’origine, la pratique est issue du Hojōjutsu, un art martial traditionnel. Les prisonniers étaient attachés ainsi, et les nœuds utilisés dépendaient de leur statut social.
Contrairement au bondage, où on peut introduire des menottes par exemple, dans le shibari, on ne se sert que de cordes. Les marques de ces dernières laissent des traces spécifiques. « Évidemment, les cordes et le sexe, ça connecte, car il y a un fort potentiel sensuel et érotique. Mais il y a aussi toute une facette invisible des cordes qui est plutôt du côté du bien-être, de l’artistique, voire du sportif pour certains », Cyril, créateur de la Place des Cordes, lieu où on pratique cet art, dans 20 Minutes.
Il faut utiliser des cordes de qualité
L’art du shibari est en fait une forme d’art érotique. Si vous respectez les règles de sécurité, vous pouvez donner à votre partenaire des positions et des motifs de ligotage dont la seule limite est votre imagination. Le consentement de l’autre est bien sûr indispensable. Mais, il est aussi essentiel d’utiliser des cordes de qualité, c’est-à-dire des cordes de jute ou de chanvre, plus agréables pour a peau. D’autres types de cordes risquent d’être inconfortables pour la peau et causer brûlures ou blessures.
« Les cordes que l’on pose nous renvoient l’état dans lequel on est : elles peuvent exprimer de la colère, du calme, de l’affection… Les cordes sont un vecteur pour transmettre des informations », revient Cyril. Mais « c’est toujours la personne qui se fait attacher qui décide. Elle a donné sa confiance et peut la retirer. Celui qui attache doit être attentif à chaque respiration ou mouvement de l’autre ».
La répression est excitante
Dans le shibari comme dans le bondage, l’excitation vient du fait que « la répression peut exciter, On prend du plaisir dans la douleur. Le bondage est toujours très codifié, on respecte beaucoup l’autre, on fait attention à lui, il y a un vrai échange et un vrai accord bilatéral », détaille aurent Karila, psychiatre addictologue spécialisé dans la prise en charge des addictions au sexe.
« uand on va dans ce type de pratiques, c’est pour connaître de nouvelles sensations. Ces pratiques se démocratisent mais ce n’est pas pour cela qu’elles deviennent un passage obligatoire : chacun est libre de piocher ce qui lui plaît en fonction de ce que j’appelle son « disque dur du désir » », dit-il encore.